Il est minuit passé, les rues sont presque vides, et pourtant je me retrouve là, devant la vitrine d’un petit convenience store de quartier, à hésiter entre ramen au bœuf ou au kimchi. Rien de très glam, rien de prévu. Juste une envie soudaine de nouilles chaudes et de silence. J’ai gardé la même tenue qu’en début de journée : un sweat à capuche un peu trop grand, un pantalon cargo confortable et mes baskets usées par les trajets à pied. Rien d’exceptionnel, et pourtant, dans la lumière froide des néons, quelque chose me dit que je dégage quand même un certain flow. Peut-être parce que je porte du Stüssy Suisse.
Ce n’est pas une marque qui crie. Elle n’a pas besoin de le faire. Stussy suisse, c’est un peu comme cet ami discret qui parle peu, mais quand il dit quelque chose, tout le monde l’écoute. Dans mes fringues Stüssy, je me sens moi, ni déguisé, ni “fashion victim”. Le tissu tombe bien, la coupe est ample sans me noyer, les couleurs sont naturelles, presque délavées par le temps. Et surtout, ça respire. Physiquement et mentalement.
Ce qui me plaît chez Stüssy, c’est cette manière d’assumer le confort comme une attitude. Porter un hoodie n’est pas un abandon du style, c’est au contraire une prise de position : je suis bien dans ce que je porte, et ça suffit. La matière est douce, mais solide. Les coutures tiennent. Et ce petit logo brodé, discret mais immédiatement reconnaissable, fait toute la différence. Ce n’est pas juste un vêtement, c’est une ambiance.
Je repense à la journée que je viens de vivre – métro, boulot, rendez-vous, une bière sur les quais. J’ai gardé la même tenue du matin au soir, sans jamais avoir eu l’impression d’être mal habillé. C’est ça que j’apprécie : la polyvalence. Que tu sois dans un studio, sur un skate, ou dans une supérette au milieu de la nuit, ton look fonctionne. Et pas parce qu’il est “tendance”, mais parce qu’il est sincère.
Un jour, un ami m’a dit : “On reconnaît un bon vêtement au fait que tu l’oublies.” C’est vrai pour Stüssy. Tu n’y penses pas en le portant, tu n’as pas à l’ajuster toutes les deux minutes. Et pourtant, dès que tu croises ton reflet dans une vitrine ou qu’on te fait un compliment dans la rue, tu te rappelles pourquoi tu l’aimes autant.
J’ai aussi remarqué des petits détails qui font la différence. Un empiècement sur l’épaule, une capuche doublée, une poche un peu plus profonde que d’habitude. Rien de spectaculaire, mais tout est à sa place. Ça donne l’impression que chaque pièce a été pensée pour durer, pour s’adapter à ton quotidien, même le plus banal.
Et puis, il y a ce truc avec Stüssy que je n’arrive pas à formuler autrement : ça fait partie d’une culture. Pas celle qu’on t’impose à travers des vitrines trop propres ou des pubs léchées. Non, une culture de la rue, du vrai, de ceux qui traînent tard, qui vivent beaucoup, qui écoutent du rap ou du jazz, qui écrivent sur les murs ou dans des carnets. Porter Stüssy, c’est dire “je suis là”, sans lever la voix.
En sortant de la supérette, les ramen dans un sac plastique qui bruisse doucement, je remonte ma capuche. Il y a un léger vent, les lampadaires dessinent des ombres allongées sur le trottoir. Et même dans ce moment anodin, je me sens bien. Pas parce que je suis habillé comme dans un lookbook, mais parce que j’ai trouvé une marque qui me comprend sans me forcer à quoi que ce soit.
Stüssy, c’est un équilibre : entre attitude et discrétion, entre confort et allure. Et dans un monde où on nous pousse à constamment faire plus, montrer plus, posséder plus, je trouve ça apaisant d’avoir juste ce qu’il faut. Ni plus, ni moins.
Alors oui, parfois, il suffit d’un aller-retour à la supérette pour se rendre compte que le style, ce n’est pas dans ce qu’on change, mais dans ce qu’on garde.